Comment intégrer la durabilité aux services de conseils

Les investisseurs demandent de plus en plus à leurs conseillers comment ils peuvent avoir un impact social avec leurs investissements, et de plus en plus d'outils sont mis à leur disposition, dit Jon Hale de Morningstar.

Christian Charest 5 mai, 2017 | 5:00 Jon Hale
Facebook Twitter LinkedIn

 

 

Christian Charest : Pour Morningstar, ici Christian Charest. Je suis à la Conférence de Morningstar sur le placement à Chicago et j'ai avec moi Jon Hale. Il est responsable de la recherche sur la durabilité à Morningstar et il vient d'animer une discussion destinée aux conseillers financiers qui s'interrogent sur la manière d'intégrer la durabilité à leur entreprise.

Jon, est-ce que les conseillers constatent une demande croissance de la part de leurs clients, de la part des investisseurs, pour intégrer ce genre d'éléments?

Jon Hale : Oui, je le pense, Christian. Ce que nous savons, c'est qu'il existe un vif intérêt parmi les investisseurs, particulièrement deux groupes d'investisseurs qui d'après moi deviendront de plus en plus pertinents pour les conseillers au cours des prochaines décennies, à savoir les femmes, qui contrôlent déjà un bien plus grand montant d'actifs que par le passé (et je pense que cette tendance va se poursuivre), et aussi les générations plus jeunes, comme celle du millénaire.

Les femmes et les jeunes démontrent un fort intérêt pour l'investissement durable et veulent que leurs investissements produisent un impact. Ces groupes vont devenir de plus en plus importants et occuper une part de plus en plus grande dans le monde des investissements. On a observé un transfert intergénérationnel massif du patrimoine aux plus jeunes générations au cours des trois dernières décennies. Alors oui, je pense que l'on observe un fort intérêt qui émerge parmi ces groupes.

Maintenant, les conseillers nous disent que de plus en plus de clients actuels et potentiels leurs posent la question et ils nous disent aussi qu'ils ne savent pas exactement comment aborder la question.

CC : C'est ce que j'allais vous demander. Comment les conseillers font-ils pour traiter ce genre de demande?

JH : C'est un défi. Je pense que par le passé, un conseiller pouvait assez facilement dire : c'est un domaine dont je n'ai pas besoin de me soucier. Mais on ne peut pas vraiment nager à contre-courant quand l'intérêt est si grand dans ce domaine et que les investisseurs ont besoin de s'en soucier d'une certaine manière. La meilleure façon de le faire est de dire : « Voilà, je vais incorporer la durabilité à mon entreprise. Je n'ai pas besoin d'aller à l'extrême. Je dois juste en quelque sorte effectuer une transition à un point où je peux offrir des placements durables à mes client comme option. » Je pense que c'est la meilleure façon d'aborder la question car ça serait un peu ambitieux de dire, bon, je me jette corps et âme dans l'investissement durable et je ne fais plus que ça.

CC : Et quels sont certains des outils mis à la disposition des conseillers pour les aider à fournir ce type de services?

JH : Il existe de plus en plus d'outils. Des nouvelles et meilleures recherches sont effectuées au niveau de chaque compagnie pour identifier celles qui sont durables, faute d'une meilleure manière de l'exprimer. Et nous, chez Morningstar, nous avons compilé ces données et les avons transmises au niveau du portefeuille des fonds d'actions en particulier, où les conseillers peuvent voir notre Cote de durabilité pour un portefeuille. Et c'est un bon moyen de faire une première sélection pour qui cherche diverses options incorporant la durabilité pour un client, car ce que la cote indique pour un fonds, c'est que ces compagnies sont performantes au niveau de plusieurs facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, selon les données de Sustainalytics, qui est notre partenaire en la matière.

Et donc vous voyez les fonds qui ont reçu une meilleure cote que d'autres. Ce que font généralement les conseillers avec ces cotes c'est de dire, bon, si un client veut investir dans un portefeuille plus durable, voyons les fonds qu'il détient déjà et examinons la Cote de durabilité, et peut-être que le client détient déjà des fonds gagnants sur ce plan-là et qu'il n'a pas besoin de les retirer de son portefeuille pour effectuer cette transition. Si les scores sont faibles, peut-être qu'il faut se pencher sur ça en premier.

CC : Jon, merci beaucoup pour ces explications.

JH : Tout le plaisir est pour moi.

CC : Pour Morningstar, ici Christian Charest, merci de nous avoir écoutés.

D'AUTRES ARTICLES SUR
Facebook Twitter LinkedIn

À propos de l'auteur

Christian Charest

Christian Charest