Les frais chargés par les conseillers sous la loupe

L'analyste de FNB John Gabriel discute des questions soulevées dans l'industrie des services financiers.

John Gabriel 18 juin, 2012 | 1:00 Ashley Redmond
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Ashley Redmond : Nous sommes ici avec John Gabriel, analyste de fonds négociés en bourse. John, merci beaucoup d'être venu.

John Gabriel : Le plaisir est pour moi.

AR : Eh bien, comme le savent beaucoup d'entre vous qui nous regardez, l'industrie des services financiers canadiens est scrutée de très près ces temps-ci. Beaucoup de gens se plaignent, notamment en ce qui concerne les frais facturés par les conseillers financiers et les courtiers, au point où les préoccupations portent maintenant sur les normes professionnelles que nous sommes en droit d'attendre des conseillers en placements au Canada.

JG : Oui, nous savons que c'est certainement le cas. Je veux dire qu'en ce moment l'industrie des services financiers fait parler d'elle, notamment au Canada. J'ai beaucoup réfléchi à la question, et au départ, je pensais qu'une norme fiduciaire serait la solution, notamment à la lumière de ce qui se passe en Australie et au Royaume-Uni, où les autorités de réglementation sont en train de faire voter des lois supprimant de fait les pratiques fondées sur les commissions, et on en débat même aux États-Unis. C'est donc résolument une question qui mérite notre attention.

AR : Pensez-vous que plus de règles et de réglementations seraient la réponse?

JG : C'est ce que je pensais avant, mais plus vraiment maintenant. Je crois que cela se résume à ceci : on ne peut pas vraiment légiférer sur la moralité, n'est-ce pas? C'est une profession basée sur les personnes, sur les relations entre les gens, et réglementer pour le plaisir, en fait, ne sert pas à grand chose s'il s'agit simplement de cocher une case, alors que cela se résume à une question de confiance.

AR : Je sais que vous avez écrit un article intitulé Faites-vous vraiment confiance à votre conseiller financier?, qui a attiré beaucoup d'attention sur notre site Web. Lors d'une conférence à laquelle vous avez assisté, quelqu'un a posé une question spécifique qui était au coeur de votre article, et nous avons reçu une tonne de commentaires à ce sujet. Alors, voulez-vous parler de cette question et peut-être pourriez-vous nous la rappeler en ses termes exacts?

JG : Absolument, et c'est ce qui m'a vraiment fait changer d'avis. C'était plutôt choquant. À la conférence, lors d'une séance sur la finance comportementale, on discutait de certains partis pris que l'on a en tant qu'investisseurs, et cette question-là j'ai dû la noter par écrit, et la voici : «En supposant que notre objectif principal, en tant que conseillers en placements, est de nous enrichir, ne serait-il pas dans notre intérêt de conserver ces concepts [de finance comportementale] loin de nos clients et de ne pas leur en parler pour que nous puissions profiter d'eux en les exploitant? »

AR : Quelqu'un a posé cette question devant tout ce public?

JG : C'est bien ça, une conférence de conseillers, donc des professionnels de l'industrie. Tout un choc!

AR : Donc, pour les personnes qui nous regardent et qui ont des conseillers, pour ceux que cela préoccupe, quelles mesures peuvent-ils prendre?

JG : Eh bien, n'ayez pas peur de poser des questions difficiles. Comme je l'ai dit, c'est une profession basée sur les relations entre les gens, et vous pouvez prendre les décisions qu'il faut, c'est vous qui contrôlez avec qui vous travaillez, et si vous avez eu affaire à un conseiller dans le passé, vous pouvez examiner certaines choses, comme la façon dont il a géré ses actifs dans le passé, la rotation de votre portefeuille… Si vous remarquez des choses comme une rotation excessive, qui crée beaucoup de transactions et qui implique donc des frais, cela détériore votre rendement, et c'est comme une sonnette d'alarme, non? Et puis il y aussi la philosophie, n'est-ce pas? La stratégie de placement correspond-elle à votre tolérance du risque, et votre conseiller est-il réaliste ou vous promet-il la lune? Donc, tous ces éléments peuvent vous aider à développer une sensation de confort avec votre conseiller.

AR : Est-il impératif que vous vous sentiez à l'aise avec votre conseiller?

JG : Absolument. Ensuite, il y a aussi les frais, c'est-à-dire que si vous avez travaillé avec un conseiller, vous pouvez voir comment les frais vous ont été présentés au début de votre relation, et peut-être, quelques années plus tard, pouvez-vous voir comment ce scénario des frais s'est vraiment déroulé. En fait, correspond-il bien à ce qu'on vous a dit au départ, ou y a-t-il quelque chose d'autre qui se passe?

AR : Excellent, merci beaucoup, John.

JG : Très heureux.

AR : Pour lire l'article de John, rendez-vous à la section Finances personnelles sur le site Morningstar.ca.

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