Les résultats des banques canadiennes correspondent plus ou moins au même schéma; dividendes en hausse

Nous nous attendions à un ralentissement de la croissance et à une augmentation de la pression sur le crédit

2 juin, 2023 | 5:00
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Canadian Currency

Les grandes banques canadiennes ont publié leurs résultats du deuxième trimestre cette semaine. Les résultats s'inscrivent généralement dans le schéma général que nous prévoyons pour les banques canadiennes cette année, puisque nous nous attendions à un ralentissement de la croissance des prêts, à une augmentation des pressions sur le crédit et à une certaine pression sur la croissance du revenu net d'intérêts. Voici ce que nous pensons de chacune d'entre elles :

Banque de Montréal (BMO)

La Banque de Montréal (BMO), société à bastille économique modérée, a publié des résultats corrects pour le deuxième trimestre de l'exercice. Dans l'ensemble, nous constatons un ralentissement de la croissance des revenus tant au Canada qu'aux États-Unis, en grande partie en raison de la pression croissante sur les financements et du ralentissement de la croissance du bilan. La banque a également enregistré une provision exceptionnelle liée au portefeuille de la Bank of the West, ou BOTW, ce qui a réduit les bénéfices. Sur une base ajustée, la BOTW a contribué à hauteur de 317 millions de dollars au revenu net avant impôt et avant provision, ou PPPT, au cours du trimestre. Si nous enlevons cela, sur une base organique, la banque aurait connu une baisse du PPPT d'environ 4 % d'une année sur l'autre. Les résultats sont restés assez désordonnés en raison de charges et d'ajustements non récurrents, et il semble qu'ils pourraient ne pas être complètement assainis d’ici 2024.

La banque a annoncé un dividende trimestriel de 1,47 $ par action, soit une augmentation de 4 cents, ou 3 %, par rapport au trimestre précédent.

Alors que les revenus nets d'intérêts stagnent, certains postes de frais restent également sous pression, notamment les marchés des capitaux et les commissions sur titres. La banque doit encore faire face à certaines charges d'intégration, en plus des économies de coûts liées à l'acquisition qui ne seront pas pleinement réalisées avant le deuxième trimestre 2024. D'ici 2024, nous nous attendons à ce que le PPPT recommence à évoluer dans la bonne direction, mais pour l'instant, la banque a affaire à un environnement plus difficile. Nous prévoyons de diminuer notre juste valeur d'un pourcentage moyen à un chiffre à mesure que nous intégrerons ces résultats, principalement en raison d'hypothèses de revenus plus faibles.

Les risques dans le secteur hypothécaire augmentent pour l'économie canadienne et pour les banques. La hausse des taux d'intérêt fait grimper les taux payés sur les hypothèques lorsqu'elles atteignent leur date de renouvellement, et pour les hypothèques qui n'ont pas atteint leur date de renouvellement, les périodes d'amortissement sont prolongées. Nous ne pensons toujours pas que cette situation brisera les reins les banques canadiennes, mais un ralentissement de la croissance et des pertes potentielles sont probables à l'avenir.

Les résultats actuels sont conformes à notre thèse générale du début de l'année, selon laquelle nous nous attendions à ce que cette année soit une période de transition, avec un ralentissement probable de la croissance des prêts, l'apparition probable de tensions sur le crédit et une certaine pression sur les revenus nets d'intérêts.

Banque Canadienne Impériale de Commerce (CM)

La Banque Canadienne Impériale de Commerce (CM), à bastille économique modérée, ou CIBC, a publié des résultats du deuxième trimestre de l'exercice convenables. Son bénéfice ajusté par action s'est élevé à 1,70 CAD, soit une baisse de 4 % d'une année sur l'autre et de 12 % d'un trimestre sur l'autre. Les résultats s'inscrivent généralement dans la tendance générale à laquelle nous nous attendons pour les banques canadiennes cette année, car nous prévoyons un ralentissement de la croissance des prêts, une augmentation des pressions sur le crédit et une certaine pression sur la croissance du revenu net d'intérêts.

La banque a annoncé une augmentation du dividende de 2 cents, à 0,87 $ par action.

En effet, le revenu net d'intérêt de la banque a baissé séquentiellement et ses provisions pour pertes sur prêts ont augmenté au cours du trimestre, alors que les banques au Canada se préparent à une éventuelle récession d'ici la fin de l'année. La seconde moitié de l'année sera un moment clé pour CIBC, la direction s'attendant à ce que la croissance du revenu net d'intérêts et l'expansion de la marge nette d'intérêts s'accélèrent, ce qui constituerait un changement de rythme par rapport aux tendances actuelles. Les charges ajustées ont pu diminuer de 1 % en séquentiel, et la direction de 5 ou 6 % pour l'ensemble de l'exercice. Enfin, les frais sont un peu plus élevés que prévu, car les revenus des transactions n'ont pas baissé autant que nous l'avions anticipé, mais nous ne devrions pas trop en tenir compte, car l'environnement des transactions reste volatil et plus proche des hauts que des bas cycliques.

Sur la base de ces résultats, nous ne prévoyons pas de changement significatif de notre estimation de juste valeur actuelle de 69 CAD/50 USD, bien que nous soyns peut-être amenés à l'abaisser de 2 ou 3 % en intégrant des perspectives de revenus d'intérêts nets potentiellement plus faibles. Nous continuons de penser que la banque devra prouver qu'elle peut renouer avec l'expansion des marges avant que les investisseurs ne commencent à croire en ses objectifs à long terme.

Banque de Nouvelle-Écosse (BNS)

La Banque de Nouvelle-Écosse (BNS) a publié des résultats corrects pour le deuxième trimestre de l'exercice. Les dépenses ont continué d'augmenter à un rythme soutenu, dépassant les revenus au cours du trimestre. Cependant, la direction a adopté un ton positif lors de l'appel, suggérant que cette tendance pourrait commencer à s'inverser pour le reste de l'année. Les dépenses ont été légèrement supérieures à nos prévisions antérieures et, à mesure que nous ajustons nos prévisions, nous anticipons une baisse de 5 ou 6 % de notre estimation actuelle de juste valeur de 75 dollars. Il reste difficile de prédire les niveaux de dépenses futurs de la banque dans l'attente d'une stratégie actualisée, qui pourrait se traduire par des charges de repositionnement supplémentaires.

La banque a annoncé une augmentation de son dividende trimestriel de 3 cents, à 1,06 $ par action.

Les recettes se sont élevées à 7,93 milliards de dollars, en baisse de 1 % par rapport au trimestre précédent, les revenus d'intérêts nets ayant diminué tandis que les frais sont restés relativement stables. Nous ne serions pas surpris si les revenus nets d'intérêts recommençaient à croître pour le reste de l'année, car la croissance modérée du bilan se combine à des marges d'intérêts nettes stables ou en légère amélioration. Nous espérons également que la croissance séquentielle des dépenses sera légèrement inférieure pour le reste de l'année, ce qui contribuera à améliorer la rentabilité.

Les risques dans le secteur hypothécaire augmentent pour l'économie canadienne et pour les banques. La hausse des taux d'intérêt fait augmenter les taux payés sur les prêts hypothécaires lorsqu'ils atteignent leur date de renouvellement, et pour les prêts hypothécaires qui n'ont pas atteint leur date de renouvellement, les périodes d'amortissement sont prolongées.

Sur ce plan, la Banque Scotia fait mieux que ses pairs. Au 30 avril, moins de 1 % des prêts hypothécaires de la banque avaient une période d'amortissement supérieure à 30 ans, comparativement à plus de 30 % pour certains de ses pairs. Malgré cela, à moins d'une baisse importante des taux à moyen terme, le stress financier va commencer à augmenter pour un grand pourcentage de la population canadienne. Nous ne pensons toujours pas que cela brisera les reins des banques canadiennes, mais une croissance plus lente et des pertes potentielles sont probables à l'avenir. Dans le même ordre d'idées, la Banque Scotia a laissé entendre que la croissance de ses prêts hypothécaires au Canada serait minime pour le reste de l'année.

Banque Royale du Canada (RY)

La Banque Royale du Canada (RY), société à forte bastille économique, a publié des résultats du deuxième trimestre de l'exercice convenables. Son bénéfice ajusté par action s'est élevé à 2,65 $, soit une baisse de 11 % d'une année sur l'autre et de 15 % d'un trimestre sur l'autre. Ces résultats s'inscrivent généralement dans la tendance générale à laquelle nous nous attendons pour les banques canadiennes cette année, puisque nous prévoyons un ralentissement de la croissance des prêts, une augmentation des pressions sur le crédit et une certaine pression sur la croissance du revenu net d'intérêt.

La banque a annoncé qu'elle verserait désormais un dividende trimestriel de 1,35 $ par action, soit une augmentation de 3 cents.

En effet, le revenu net d'intérêts a baissé séquentiellement et les provisions pour pertes sur prêts ont augmenté au cours du trimestre, alors que la banque se prépare à une légère récession attendue d'ici la fin de l'année. Nous ne serions pas surpris de voir la constitution de réserves se poursuivre dans l'ensemble du secteur pour le reste de l'année. Les dépenses de la banque ont également été légèrement supérieures à ce que nous espérions, et la direction a admis lors de l'appel qu'elle envisageait d’en faire davantage pour contrôler les dépenses à l'avenir et qu'elle estimait avoir trop embauché au cours de l'année dernière, problèmes auxquels elle prévoit de s’attaquer au cours de l'année à venir. Comme nous l'avons souligné au trimestre dernier, nous ne pensions pas être complètement sortis d'affaire en ce qui concerne les surprises liées à l'augmentation des dépenses. En intégrant ces résultats, qui modifient principalement nos perspectives de dépenses, nous prévoyons de réduire de 2 à 3 % notre estimation de juste valeur de la Banque Royale du Canada de 136 $.

Les commissions ont été relativement conformes à nos attentes. Nous nous attendions à une baisse spectaculaire des commissions sur transactions et de change après la performance exceptionnellement bonne du dernier trimestre, tandis que les commissions des marchés des capitaux ont également baissé dans un environnement difficile. Au fur et à mesure que le cycle progresse, les transactions devrait reculer ; toutefois, les commissions pour la gestion de patrimoine et les activités de banque d'investissement devraient sans doute mieux se porter lors de la prochaine reprise cyclique, ce qui contribuera à compenser certaines difficultés potentielles dans d'autres postes.

 

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Cote Morningstar
Bank of Montreal93,04 USD0,27Rating
Bank of Montreal128,59 CAD0,12Rating
Bank of Nova Scotia72,70 CAD-0,68Rating
Bank of Nova Scotia52,59 USD-0,59Rating
Canadian Imperial Bank of Commerce62,51 USD0,21Rating
Canadian Imperial Bank of Commerce86,38 CAD0,08Rating
National Bank of Canada131,11 CAD0,35Rating
Royal Bank of Canada172,86 CAD-0,09Rating
Royal Bank of Canada125,09 USD0,08Rating
The Toronto-Dominion Bank57,27 USD1,06Rating
The Toronto-Dominion Bank79,16 CAD0,92Rating

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